MÉLANIE VOLLE

Très jeune, Mélanie Berger, résistante dans un quartier ouvrier de Vienne (Autriche), est révoltée par l’injustice, les inégalités sociales, le racisme et le nazisme. Elle décide d’agir: réalisation de tracts, inscriptions sur les murs. La police s’intéresse de près à son groupe.

À l’âge de seize ans, craignant de se faire arrêter, elle décide de quitter l’Autriche et part en exil avec quelques amis. Elle se retrouve, une nuit, seule sur un banc en Belgique. Elle arrive finalement à Paris où elle obtiendra sans trop de peine, grâce à son nom à consonance française, un permis de séjour. À la déclaration de guerre, elle se trouve à Paris. Ressortissante d’une puissance ennemie, elle est dirigée vers Clermont-Ferrand et est destinée, comme beaucoup d’autres, à être envoyée au camp de Gurs, près de Pau. Elle s’échappe en acceptant un travail de bonne à tout faire. Elle retrouve la trace de son groupe et part le rejoindre, non sans difficulté, à Montauban. Là, ils reprennent leurs activités clandestines. Mélanie est finalement arrêtée le 26 janvier 1942 pour fabrication et distribution de tracts puis transférée à la prison pour femmes de Saint-Michel, à Toulouse.

En décembre, elle est condamnée à 15 ans de travaux forcés puis transférée aux Baumettes, à Marseille, d’où elle s’évade avec l’aide de son groupe, le 15 octobre 1943. Tombée malade en prison, elle regagne Lyon et continue son action résistante. À la Libération, elle est à Paris mais ne peut pas participer aux évènements par crainte qu’on la confonde avec les troupes d’occupation à cause de son accent.

RACHEL DVZIGA

Originaire d’une famille juive polonaise, Rachel est le premier enfant né en France de la famille Gecel. Arrivée à Paris dans les années 1930 pour fuir l’antisémitisme, c’est finalement vers Roanne que se dirige son père, Israël Gecel. Peu après son installation, la famille est réunie, son père devient rabbin de la communauté juive de Roanne.

En décembre 1942, l’étau se resserre sur les Juifs de France, Rachel a tout juste 9 ans. Les oeuvres de secours incitent ses parents à l’envoyer, elle et sa soeur Rose, dans un lieu sûr. Un couple est chargé de transporter les deux fillettes à Saint-Just-en-Doizieux où, sur le chemin, on lui donne une nouvelle identité: « tu ne t’appelles plus Rachel Gecel, tu t’appelles Renée Genin ». C’est dans cet orphelinat que Rachel est pour la première fois confrontée à l’antisémitisme. Dans la cour de récréation, une fillette lui lance: « on sait que tu es une sale juive ». Vers la fin de 1943, elles sont toutes deux envoyées dans deux familles de Saint-Galmier où elles demeurent jusqu’à la Libération. Lorsque les deux jeunes filles reviennent à Roanne, Rachel se souvient: « je lève la tête, je vois ma mère avec des larmes plein les yeux et on replonge dans nos assiettes ».