La présence active des témoins, anciens Résistants et Déportés, au Mémorial de la Résistance et de la Déportation de la Loire, a permis pendant plus de 10 ans d’offrir la possibilité aux groupes scolaires de rencontrer un témoin, de l’écouter et d’échanger avec lui.

Afin de rendre hommage à l’engagement des ces témoins et de garder trace de ces porteurs de mémoire, des panneaux biographiques ont été mis en place au sein de l’espace d’accueil du Mémorial. Ils présentent les témoins disparus et les fondateurs du Mémorial.

Camille PRADET (1920-2006)

Ouvrier tourneur en 1940, il rejoint les jeunes communistes et mène un travail de propagande contre l’occupant nazi et le gouvernement de Vichy. Réfractaire au STO en février 1943, il participe à la création du maquis FTPF Wodli en Haute-Loire en mars de la même année, puis devient l’un de ses dirigeants. Il s’engage dans l’armée après la Libération de Saint-Etienne.Vice-président de l’association du Mémorial, il n’a cessé de défendre la mémoire de la Résistance et les valeurs qu’elle représentait.

Violette MAURICE (1919-2008)

Etudiante en 1940, elle fonde le groupe 93 en 1941 puis rejoint le réseau Mithridate en 1943. Arrêtée, elle est torturée puis déportée à Ravensbrück en mars 1944. Elle connait les horreurs et les humiliations en camp de concentration, et survit grâce à la solidarité qui uni les détenues du camp, avant d’être finalement libérée par la Croix Rouge le 22 avril 1945. A son retour, elle travaille dans les comités de vigilance pour la Protection de l’Enfance Malheureuse, puis à la Ligue contre le Racisme et l’Antisémitisme. Elle joue un rôle essentiel dans la mise en place du Mémorial et consacre son temps et son énergie à témoigner auprès des jeunes générations de son expérience de la lutte clandestine et des camps.

Baptiste BEAULAYGUE (1920-2008)

Ouvrier à la SCEMM en 1940, Baptiste BEAULAYGUE est membre actif de la CGT dès 1936. Il participe à la Résistance à Saint-Etienne en effectuant plusieurs missions pour une imprimerie clandestine, puis en Limousin au sein des premiers maquis. Arrêté à Aigurande en novembre 1941, puis emprisonné à Chambéry, il s’évade et rejoint les maquis FTPF de Haute- Savoie. Il s’engage dans l’Armée Française après la Libération d’Annecy, et combat sur le front des Alpes et de l’Italie du Nord. Actif défenseur du projet du Mémorial, il a multiplié les témoignages de son expérience de Résistant face aux jeunes publics.

Claudius VOLLE (1922-2008)

Etudiant en 1940, il devient membre du groupe Espoir en octobre 1940 puis du groupe 93 en octobre 1941. Il participe à la constitution de l’Armée Secrète dans la Loire, est chargé de la propagande des Mouvements Unis de la Résistance en région Auvergne et participe également aux combats du Mont Mouchet. Élu au Conseil municipal de Saint-Étienne en 1959, il prend activement part à la fondation et au fonctionnement du Mémorial.

Joseph SANGUEDOLCE (1919-2010)

Immigré sicilien et adhérent aux Jeunesses communistes dès 1935, il est mobilisé en 1940, fait prisonnier de guerre pendant la débâcle puis libéré en avril 1941. A son retour à Saint-Etienne, il organise la lutte clandestine au sein des mines de la région stéphanoise ainsi que des manifestations et grèves contre le régime de Vichy et l’occupation allemande. Arrêté en juin 1943, il est déporté à Dachau. Il participe à la solidarité, à la Résistance et aux sabotages au sein du camp. Il est libéré au camp d’Allach le 30 avril 1945. Elu maire de Saint-Etienne de 1977 à 1983, il s’engage ensuite activement dans la transmission de la mémoire de la Résistance et de la Déportation en témoignant devant de nombreux élèves. Il est l’un des membres fondateurs du Mémorial dont il est président jusqu’en 2008.

Théo VIAL-MASSAT (1919-2013)

Adhérent à la CGT dès 1936, il s’engage dans l’Armée de l’Air à la déclaration de guerre, avant sa démobilisation en octobre 1940. Il entre dans la Résistance en 1941, d’abord en distribuant des tracts et journaux clandestins, puis en s’engageant dans dans les FTP. Arrêté en mai 1943, il parvient à s’évader de la prison du Puy-en-Velay en octobre, avant de partir pour le Vaucluse. De nouveau arrêté en 1944 à Valence, il revient dans la région et prend le commandement du maquis Wodli, à la Chaise-Dieu. Il participe notamment à la bataille d’Estivareille du 18 au 22 août, décisive pour la Libération de la Loire. Élu maire de Firminy de 1971 à 1992 et député à plusieurs reprises, il est un des fondateurs du Mémorial.

Ado RAIMOND (1921-2013)

Adolphe Louis Raimond, dit Ado, a 20 ans en 1941. « Je condamnais la politique de Vichy et je voulais en découdre avec l’ennemi. Mon père était Résistant, c’est lui qui m’a entrainé ». Ado Raimond est inculpé dès 1942 pour distribution de journaux clandestins et menées antinationales. Libéré, il entre dans le réseau Newsagent-Ange, placé sous la direction des services secrets anglais où il poursuit ses actions de résistance. En février 1944, il survit avec deux autres Résistants à une attaque menée par des soldats allemands et des miliciens à Saint-Christo-en-Jarez. A partir de juin 1944, les sabotages et les combats se multiplient. Sa famille incarcérée à Lyon, il échappe plusieurs fois aux dangers.

Après la guerre, Ado Raimond consacre beaucoup de son énergie à la vie des associations de Résistants et participe à la création du Mémorial.

Maurice FALISSARD (1922-2013)

Réfractaire au STO en 1943, il s’engage dans la Résistance au sein du Bureau des Opérations Aériennes dans l’Yonne et s’occupe des parachutages. Arrêté en octobre 1943 et déporté à Buchenwald, il participe à l’entraide et à la solidarité au sein du camp. Il subit les marches de la mort dans le nord de l’Allemagne, pendant lesquelles il s’échappe. L’armée américaine le libère le 4 mai 1945. A la retraite, il devient président de la FNDIR et participe à la création du Mémorial. Il témoigne très fréquemment devant les élèves.

Lucien NEUWIRTH (1924-2013)

C’est une des rares personnes à entendre l’appel du général De Gaulle le 18 juin 1940, le poussant à rejoindre le mouvement Espoir. Il fuit en Angleterre en décembre 1942 et entre dans les Forces Françaises Libres en tant que parachutiste du Special Air Service. Fait prisonnier après son parachutage aux Pays-Bas en avril 1945, il est miraculeusement sauvé par des pièces de monnaie qui détournent les balles au moment où il est fusillé par l’ennemi. Il entame une grande carrière politique après son retour en France : député de la Loire de 1958 à 1981, sénateur de 1983 à 2001… son nom reste connu pour la loi légalisant la pilule contraceptive votée en 1967. Il est l’un des fondateurs du Mémorial.

Janine SILBERBERG (1925-2015)

Née en 1925, Janine a 14 ans au début de la guerre. Fuyant l’armée allemande, ses parents sont venus s’installer à Montrond-les-Bains. Arrêtés en mai 1944 par les polices allemandes et françaises, et internés dans la caserne Grouchy puis au camp de Drancy, ils sont déportés le 30 mai 1944 vers le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Ses parents sont assassinés dès leur arrivée. Janine et sa sœur Hugette sont transformées en esclaves des nazis : c’est pendant plusieurs mois l’enfer des camps de concentration, les appels interminables, le froid, la faim, le travail épuisant… Janine est libérée en mai 1945 et rentre seule à Saint-Etienne. Après la guerre, elle s’engage avec beaucoup d’énergie dans les associations qui transmettent les valeurs et la mémoire des Déportés auprès des jeunes générations. Elle est membre fondateur et présidente d’honneur du Mémorial.