L’exposition permanente sur la Résistance dans la Loire présente les évènements majeurs de l’histoire nationale durant la Seconde Guerre mondiale et met en lumière les spécificités de la Résistance dans le département de la Loire. Elle s’organise en plusieurs thèmes selon une démarche chronologique :

La drôle de guerre et la défaite de juin 1940

Malgré la mobilisation le 3 septembre 1940, la France laisse l’Allemagne écraser la Pologne et attend l’offensive de la Wehrmacht sur ses frontières pendant huit mois : c’est la « drôle de guerre ». Lançant son attaque le 10 mai 1940, l’armée de Hitler perce le front par surprise et met l’armée française en déroute : c’est la « débâcle » accompagnée de l’exode de plusieurs millions de réfugiés et de la captivité de 1,5 millions de soldats.

Le refus de la défaite

Alors que Pétain demande l’armistice à l’Allemagne le 17 juin 1940, considérant que la guerre est terminée, le lendemain le général de Gaulle appelle à refuser la défaite et à continuer la lutte par tous les moyens.

L’arrivée des Allemands, la question des réfugiés, le problème du ravitaillement, telles sont les préoccupations des Stéphanois en ce mois de juin, alors que la mise en place du gouvernement de Vichy met fin à la République française.

La presse clandestine

Le gouvernement de Pétain installé à Vichy supprime la liberté de la presse en août 1940. Certains journaux sont interdits, ceux qui paraissent sont soumis à une étroite censure. Pour faire connaître leurs sentiments et leurs espérances ainsi que lutter contre la propagande allemande et vichyste, les Résistants éditent et diffusent dans des conditions très risquées des petites feuilles clandestines.

Les formes de la Résistance dans la Loire

Après la défaite de juin 1940, certains Français refusent l’Occupation et le régime de Vichy. 

A Saint-Etienne, très rapidement, quelques personnes se réunissent pour mener des actions de Résistance. Parmi eux des militants communistes, des jeunes étudiants non politisés, de nombreux réfractaires au STO, des militaires, des fervents républicains…

Quand ces liens et ces activités durent, des « groupes » apparaissent. Certains rejoignent des « mouvements », d’autres contactés par les services secrets britanniques ou ceux de la France Libre entrent dans des « réseaux ».

Dans la Loire, les « groupes » Espoir et 93 intègrent les « Mouvements Unis de la Résistance » (MUR) en janvier 1943, et le « Groupe » Ange rejoint le « réseau » Buckmaster (services secrets britanniques).

Le bombardement du 26 mai 1944

En 1944 la cité industrielle de Saint-Etienne constitue, tant pour le régime de Vichy que pour les forces allemandes, un véritable centre stratégique.

Comme les Alliés préparent la Libération, la réussite de leurs débarquements en Normandie et en Provence est conditionnée par la désorganisation des capacités de résistance des forces allemandes : leurs objectifs sont les centres industriels et les réseaux de communication. Ainsi la région stéphanoise est une cible pour les Alliés.

Le 26 mai 1944, à 10 heures, les sirènes sonnent l’alerte. A 10 heures 17, les vrombissements des avions retentissent et les premières bombes commencent à tomber sur la ville. Les dégâts sont très importants: 987 morts, 1400 blessés, 22500 sinistrés et 250 immeubles entièrement détruits. 

La libération de Saint-Etienne et l’après-guerre

Le 19 août 1944, plus de deux mois après le débarquement des troupes alliées en Normandie, les troupes allemandes partent du Puy-en-Velay. Les Résistants ligériens décident d’attendre les Allemands à Estivareilles les 21 et 22 août 1944, afin d’empêcher les troupes ennemies de traverser le département : les Allemands sont faits prisonniers, et doivent défiler en tant que soldats vaincus à Saint-Etienne lors de la célébration de sa libération le 25 août 1944.

Après la libération du département, le Comité départemental de Libération de la Loire prépare la transition pour un fonctionnement républicain, tandis que les autorités installées par Vichy sont écartées. Parallèlement au rétablissement des libertés républicaines en France, des instances judiciaires et des tribunaux militaires sont rapidement mis en place, afin de traiter les affaires graves concernant les collaborateurs et les nazis demeurés sur le territoire ligérien. L’année 1945 est marquée par le retour difficile des prisonniers de guerre, requis du STO et Déportés dans une région ravagée par les bombardements, les destructions et les privations. La reconstruction et le redémarrage de l’économie mettront plusieurs années à être réalisées.